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Mystères Pécéères - le moment d'après

Maintenant je peux vous parler de "Pantomime anglaise". Ce genre théâtral dont personne ne sait rien en France et auquel j'avais envie depuis si longtemps de m'employer. Quand en janvier, je me suis posée quelques jours au Nouveau Gare au Théâtre pour écrire un peu entre deux confinements, je me suis dit qu'allez, c'était le moment, puisqu'on ne pouvait plus jouer dans les théâtres, qu'on jouerait dehors et que ce genre, la Pantomime anglaise, était parfait pour la rue.

Pour cette forme de théâtre très exubérant, le sujet n'est pas important. Cependant je n'aurais pas pu écrire sur autre chose, à ce moment-là, que sur le drame sanitaire que nous vivons tous en ce moment. Alors, bon, va pour une pièce sur le COVID en mode, disons, théâtre de foire - pour que le terme soit compris ici.

Je voulais écrire une petite pièce facile à jouer tranquillement au coin des rues. J'ai cru écrire une petite pièce facile qui ne nécessiterait ni temps ni moyens pour la monter. Pour ajouter un peu de piquant à l'entreprise, j'ai posé un système de rôles tournants, par tirage au sort - un procédé dont je rêvais depuis longtemps également. J'ai écrit cette pièce dans l'objectif de la monter immédiatement et de jouer dedans bien sûr. Avec mon acolyte, mon complice, mon double artistique Benjamin Balthazar Lebigre bien évidemment !

Benjamin est immédiatement tombé amoureux de la pièce - c'est beau l'amour. Et je ne le remercierai jamais assez de son soutien entier et indéfectible sur ce projet. "Je te suivrai partout". Grâce à lui, nous sommes quasi immédiatement partis en résidence de recherche dans la Nièvre, où l'association Ô Les Mâts Chapiteau en la personne Nesta François Charles, accompagné d'une équipe parfaitement incroyable, nous a permis de présenter de premières ébauches du spectacle texte en main. Merci à eux et merci à Annabelle Croze et Théo Kerfridin qui sont venus chercher, jouer avec nous sous le soleil nivernais d'avril !

Et puis finalement, j'étais occupée ailleurs, le déconfinement libérait d'autres projets, le temps s'accélérait, je réalisais l'ampleur de la tâche, la complexité du système, j'ai pensé à abandonner. Oui vraiment. Mais mince, nous avions lancé un appel à dons pour nous aider à lancer le projet et vous étiez nombreuses, nombreux à nous avoir prouvé votre enthousiasme. Je ne pouvais pas vous planter. Et puis mince aussi, les rencontres d'Aurillac avaient choisi notre projet, et mince encore, Mystères Pécéères était retenu dans le cadre de l'Hyper Festival de la Ville de Paris cet été. Plus le choix. Il fallait monter la pièce. Et nous étions déjà... fin juin !

Ce qui s'est passé à partir de là ne peut être que de l'ordre de la magie et/ou du travail acharné. Trouver des comédien.ne.s disponibles (et courageux, courageuses) en dernière minute ne fut pas la plus mince affaire. Mais finalement, je savais depuis le début qu'on y arriverait et que le spectacle serait génial.

Mille mercis à Micaëla Etcheverry, Marine Maluenda, Juñia, d'avoir eu le courage, la folie, de nous rejoindre à si brève échéance. Bravo à elles - bravo à nous cinq. Apprendre TOUT LE TEXTE et la répartition des répliques et les changements de costumes et se sentir libre de jouer, en si peu de temps. Je me demande comment on a pu faire... Merci à toute l'équipe pour son implication dans tous les aspects de la création du spectacle.

Merci à Fabienne Puech Abrard qui nous a assistés dans la recherche et création de costumes.

Trouver où travailler fut aussi une gageure assez monumentale. Quel lieu serait prêt à nous accueillir immédiatement, nous qui n’avions besoin de rien que d’espace, en ces temps où les résidences artistiques se formalisent… on ne sait même pas comment, en tout cas très en amont ? À nouveau, nous avons eu le bonheur de constater qu’un peu de spontanéité est encore possible en ce monde pandémique et que la générosité de certain.e.s est sans bornes.

Grand merci encore Cécile et Florence, alias les Tantines-du-Perreux, qui ont accueilli généreusement notre deuxième résidence de création au Perreux-sur-Marne et puis merci, oh merci, au fantastiquement grandiosement magique Centre Poterne des Peupliers à Paris 13ème qui nous a offert dans un ultime temps, espace extérieur, espace intérieur, tranquillité, sourires et qui nous ont véritablement permis de créer la pièce !

Merci à la Régie de Quartier du 19ème, merci à La Belle Epoque à Juvisy pour l’organisation des représentations. Merci à la Ville de Paris, qui nous a accordé sa confiance dans le cadre de son Hyper Festival.

Merci à vous, nombreuses, nombreux, qui avez contribué d’une manière ou d’une autre (et il y eut plein de belles manières !) à la réalisation de ce projet un peu beaucoup barré.

Merci aux cieux cléments : ni trop chaud, ni trop pluvieux. Bravo la météo !

Enfin, merci à vous, cher public, qui avez annulé vos vacances, stoppé tous vos engagements, bousculé vos horaires de travail pour venir nous voir vendredi dernier au Jardin du Ver Têtu, avant-hier à Juvisy et enfin hier à Montmartre. En trois représentations, la pièce a fait des bonds. Celles et ceux qui sont venu.e.s et revenu.e.s le disent avec moi.

Espérer sauver le monde par la catharsis, ça, c’est fait.

Touchée et presque surprise que vous compreniez, adhériez, appréciiez. Merci à toutes, tous, tous, tous, tous !


Catherine Richon



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